Croissance non contrôlée de notre consommation d’énergie, épuisement des ressources naturelles, inégalités d’accès à l’énergie, dérèglement climatique, risque nucléaire, dépendance énergétique… de nombreux constats qui nous poussent à revoir en profondeur notre modèle énergétique, notre façon de consommer et de produire l’énergie.
Partant du principe que l’énergie la moins polluante est celle qu’on ne consomme/produit pas, négaWatt propose de repenser notre vision de l’énergie en s’appuyant sur une démarche en trois étapes.
Si vous souhaitez utiliser le schéma de la démarche négaWatt ci-dessus, veuillez nous contacter à contact(a)negawatt.org. L’ajout de la mention © Association négaWatt - www.negawatt.org est indispensable.
L’idée n’est pas de « revenir à la bougie » mais de réduire à la source la quantité d’énergie nécessaire pour un même service, c’est-à-dire mieux utiliser l’énergie à qualité de vie constante.
Plusieurs exemples peuvent illustrer la notion de sobriété :
Ces exemples nous montrent que tout autour de nous, dans notre quotidien, existe un gisement d’économie d’énergie, appelé négawatt [1]. Ce gisement de négaWatt est bien plus important que les autres gisements d’énergie ; il faut donc l’utiliser en priorité !
"Produire des négaWatts" c’est donc rompre avec nos (mauvaises) habitudes en préférant la sobriété énergétique au gaspillage. C’est rechercher la meilleure utilisation possible de l’énergie, plutôt que de continuer à en consommer toujours plus. La sobriété énergétique n’est pas un retour en arrière, c’est simplement une utilisation plus intelligente de l’énergie.
En savoir plus sur la sobriété énergétique
Sylvain Lavelle, enseignant-chercheur en philosophie, propose une approche philosophique de la transition énergétique dans Un nouveau récit pour une transition juste (2015).
« Les conditions d’un changement en faveur d’une transition efficace et juste en Europe mobilisent plusieurs registres. La transition énergétique, surtout si elle doit opérer selon des principes de justice sociale, est un changement polymorphe. Il s’agit tout d’abord d’un changement d’oïkos, soit une vision nouvelle des rapports de l’espèce humaine à son milieu et à ses ressources, où gestion de la planète se conjugue avec interdépendance des nations. Il s’agit aussi d’un changement de tekhnè, qui ne se réduit pas à une somme d’inventions industrielles, même révolutionnaires, mais passe par la production d’un nouveau système socio-technique, dans lequel les innovations sont également sociétales. Il s’agit, par ailleurs, d’un changement d’ethos, qui ne se limite pas à une somme de résolutions morales, mais suppose un nouveau système socio-éthique, lequel est sommé de se traduire dans une modification des habitudes de vie de tout un chacun. C’est, enfin, un changement de muthos, autrement dit, la production d’un nouveau récit du changement susceptible de donner sens à l’action individuelle et collective. »
Pour aller plus loin : Le scénario négaWatt 2022-2050
[1] Due à Amory LOVINS, fondateur du Rocky Mountain Institute, cette notion de "production de négawatt" est une conception analogue à la production de kiloWatt électrique. Elle commence à recevoir dans certains pays une traduction économique concrète : pour vendre du négawatt, des sociétés proposent à leur client de réaliser des économies d’électricité qui seront ensuite facturées comme s’il s’agissait de l’énergie produite par une nouvelle centrale. Les négawatts ne concernent cependant pas que l’électricité, mais s’appliquent à toutes les formes d’énergie.