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Réussir la transition énergétique

Presse

Politique énergétique : prendre enfin des mesures à la hauteur des enjeux !

Communiqué - 26 novembre 2018



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La Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) qui définira la feuille de route en matière de politique énergétique pour les 10 années à venir doit être dévoilée demain.

Les reports successifs de cette publication, la crise des gilets jaunes, la disparition d’éléments forts du projet de loi d’orientation des mobilités ou encore l’incohérence de la feuille de route technologique de l’État qui a fuité fin octobre témoignent d’un manque de cohérence de l’action gouvernementale. L’heure n’est plus à la procrastination mais à une action concrète et efficace répondant à la fois aux enjeux économiques, sociaux et environnementaux.

Sortir de la dépendance énergétique

Remplacer la dépendance au pétrole par la dépendance à l’électricité en se focalisant sur la conversion de voitures thermiques vers un parc de véhicules électriques n’est pas la solution. C’est avant tout notre dépendance à la voiture qu’il faut revoir. C’était d’ailleurs tout l’enjeu du projet de loi d’orientation des mobilités, dont l’ambition a été revue sensiblement à la baisse au fil des mois.
De même, inciter au remplacement des chaudières fioul par des pompes à chaleur sans rénovation thermique des bâtiments ne fait que déplacer la dépendance des ménages d’une source d’énergie à une autre.

Accompagner la fiscalité carbone

En pénalisant les énergies fossiles, la fiscalité carbone est un levier important d’une politique énergétique ambitieuse. Son augmentation récente n’a clairement pas été suffisamment préparée et accompagnée, la rendant incompréhensible et peu acceptée.
Quand une grande partie de la population voit ses factures de carburant, d’électricité et/ou de gaz s’alourdir, on ne peut simplement répondre par des mesures ponctuelles. Cette facture ne dépend pas que de la fiscalité et du cours de l’énergie sur les marchés internationaux. Elle est évidemment fonction de la quantité consommée. Des actions fortes en faveur de la réduction des consommations d’énergie doivent donc là aussi être mises en œuvre.

Faire de la maîtrise de l’énergie la priorité

La réduction de nos besoins énergétiques par des politiques de sobriété et d’efficacité est indispensable - en plus d’être inscrite dans la loi.
Faciliter l’accès des ménages, y compris les plus modestes, à la rénovation complète et performante de leur logement permettrait de réduire leurs dépenses d’énergie. Notre association a développé de nombreuses propositions allant dans ce sens (voir fin du communiqué). Dans le secteur des transports, il convient de réduire aussi bien les déplacements contraints que la place allouée à la voiture et aux poids lourds.
C’est enfin cette maitrise de nos consommations qui rendra possible la fermeture des centrales au charbon et nucléaires sans remettre en question la sécurité d’approvisionnement.

Anticiper la fin de vie des réacteurs nucléaires

70 % des réacteurs existants vont dans les prochaines années arriver à l’échéance des 40 ans de fonctionnement. Il est indispensable d’anticiper le mur d’investissement si le parc devait être très majoritairement prolongé, ou à l’inverse la profonde modification de notre système électrique si un nombre important de réacteurs devaient être fermés en un court laps de temps.
On constate au contraire que la question du devenir d’une industrie nucléaire en grande difficulté semble contraindre le gouvernement à l’attentisme. Si le fait qu’aucun des trois scénarios « pré-PPE » publiés récemment par la presse ne respecte la loi de transition énergétique de 2015 n’est pas une surprise (aucun n’atteint 50 % de nucléaire en 2025), il y a néanmoins de quoi s’inquiéter :

  • tous ces scénarios misent sur des prolongations de réacteurs nucléaires au-delà de 50 ans, alors même que les conditions de leur passage au-delà de 40 ans ne sont toujours pas clairement définies ;
  • l’orientation actuelle consistant à ajouter de nouveaux usages électriques dans les bâtiments et les transports sans action résolue de sobriété et d’efficacité pose de réelles interrogations concernant la pointe électrique : devrons-nous demain recourir davantage à de l’électricité d’origine fossile ?

Dans son dernier bilan prévisionnel publié ces jours-ci, le Réseau de Transport d’Electricité (RTE) s’inquiète lui aussi de l’orientation générale donnée et appelle à l’accélération des actions d’efficacité énergétique et de développement des énergies renouvelables pour garantir la sécurité d’approvisionnement du pays.

Offrir aux industriels des pistes de développement issues de choix éclairés

La nécessité d’avoir une politique industrielle à la hauteur des enjeux impose une stratégie cohérente à moyen et long terme. La feuille de route technologique qui a fuité fin octobre dans la presse est tout l’inverse (lire l’analyse ici), donnant l’impression d’un catalogue improvisé d’actions sectorielles sans liens entre elles.

De la nécessité d’avoir une politique cohérente et ambitieuse

Les scientifiques du GIEC nous l’ont encore rappelé récemment : il nous faut agir dès à présent, et nous n’avons pas le droit de nous tromper de direction.
À cet égard, les choix politiques et industriels doivent impérativement se porter sur les solutions qui répondent réellement aux enjeux de soutenabilité, en réduisant notre dépendance à l’énergie, qu’elle qu’en soit la forme et l’origine, et en ayant recours à des ressources aussi peu polluantes que possibles et inépuisables à l’échelle de l’humanité.
Le tout est bénéfique pour l’emploi et l’économie de notre pays ; la transition énergétique ne coûte pas plus cher, au contraire, et c’est la seule issue pour bâtir une société résiliente !

Parmi les ressources disponibles sur le site de l’Association négaWatt :

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