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Modification du DPE : une réforme au détriment des locataires précaires et du climat

Décryptage - 11 juillet 2025




🚨 L’Association négaWatt, en lien avec de nombreux acteurs de la solidarité, professionnels et associations de la transition énergétiques et de défense des consommateurs, a alerté dans une lettre ouverte au Premier ministre sur le projet de réforme de la méthode de calcul du DPE, et plus précisément du “coefficient d’énergie primaire” (CEP) du DPE.

Ce n’est pas un match entre le gaz et l’électricité qui se joue en ce moment : c’est l’avenir de la politique de rénovation et de la transition juste.


Lire la lettre ouverte

 

Quelques éléments de décryptage, pour analyser les enjeux et les conséquences possibles d’une telle réforme, reprenant les arguments avancés par le Gouvernement :

 

  • L’idée selon laquelle l’électricité serait “désavantagée”, en raison d’un mauvais CEP, est omniprésente dans l’argumentaire gouvernemental. Pourtant, depuis la réforme de 2021, c’est la moins bonne des deux étiquettes du DPE (en émissions de gaz à effet de serre et en consommation énergétique exprimée en énergie primaire) qui qualifie la performance du logement, et non plus seulement l’étiquette énergie.
    Dit autrement, l’électricité et le gaz sont aujourd’hui sur un pied d’égalité : les freins à l’électrification des logements ne sont pas à chercher ici.

     

  • D’autre part, la sortie d’au moins 850 000 logements du statut de passoire énergétique, présentée comme une avancée, est en réalité un recul. L’étiquette des logements se trouvera bonifiée sans qu’aucuns travaux de rénovation n’aient été réalisés. Les ménages habitant ces passoires, souvent locataires, continueront de payer les mêmes factures, alors même que leurs propriétaires perdront toute incitation à rénover.
    Bien que la réforme n’apporte pas d’amélioration concrète sur le plan énergétique, le gouvernement présente la sortie du statut de passoire des logements chauffés à l’électricité comme un moyen de concentrer les efforts sur les passoires thermiques chauffées au gaz ou au fioul. Mais soyons clairs : une passoire thermique est une passoire, quelle que soit l’énergie utilisée pour la chauffer.
    Si renoncer à rénover les passoires thermiques chauffées aux combustibles fossiles est un renoncement écologique, renoncer à rénover les passoires thermiques chauffées à l’électricité est un renoncement social et économique.

     

Le Gouvernement souhaite renforcer les aides à la rénovation des passoires : il faut alors impérativement que l’ensemble de ces logements soit concerné. La sortie des énergies fossiles et la lutte contre la précarité doivent aller de pair.
Nous le répétons : seule une politique associant rénovation performante et décarbonation des systèmes de chauffage permet de répondre aux enjeux écologiques et sociaux. Une modification artificielle du coefficient du DPE ne mènera qu’à un ralentissement de l’effort de rénovation et un accroissement de la précarité énergétique.

 

Ce n’est pas un match entre le gaz et l’électricité qui se joue en ce moment : c’est l’avenir de la politique de rénovation et de la transition juste.


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  Lettre ouverte - DPE : une réforme au détriment des locataires précaires et du climat